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Nourrie par la parole et l’écrit, fascinée par la puissance évocatrice des mots et par la vibration énigmatique des corps, chercheuse de sens, de sons, de liens, j’ai longtemps ignoré la forme et refusé toute association visuelle.
Il me faudra trente ans pour entrer dans la représentation des idées par la couleur et la matière. Peindre est cet acte métaphorique extrême qui rassemble toutes les formes de langage, inscrit du vivant à tous les indicatifs et me permet de passer du non-dit au lieu-dit. Depuis ce passage, la peinture est le lieu où je vis et travaille.
LE CORPS : TRAVERSÉE DE MES GRANDS PAYSAGES
Abstrait, multiple et hors champ d’un paysage, le corps humain est sans cesse présent.
Il prend l’eau, l’air, un peu de couleur et beaucoup de matière : il prend le temps.
Groupes anonymes, silhouettes incertaines, visages effacés, individus sans identité et sans perspective formelle pour les soutenir. La figure humaine livre son propre combat :
celui d’exister dedans/dehors par touches répétitives, dans l’ombre, la nuance et le dégradé des blancs ;
celui de puiser dans sa propre lumière et par le vide sa faculté de mouvement.
J’esquisse, comme une éternelle rétrospective, les contours d’un corps changeant, inlassablement travaillé au doigt, au pinceau ou au couteau.
LE PAYSAGE : TRAVERSÉE DE MES MULTIPLES VISAGES
Avec le paysage, une ligne de partage horizontale haut/bas se construit.
Ici le rêve et le réel s’alimentent l’un l’autre et se heurtent à leurs propres frontières, la couleur et les éléments s’apprivoisent pour se fondre dans l’espace. La terre s’imprègne d’eau, l’eau se gonfle d’air et le souffle du vent se suspend comme pour mieux répondre à une représentation de panoramas invariablement introspectifs.
Paris, mai 2014